Carrières antiques

La route qui relie Paroikia à Lefkes est parée, en son quatrième kilomètre, d’une jolie localité pittoresque, noyée dans la verdure, Marathi (το Μαράθι), avec des demeures toutes blanches et trois petites églises.
Très près de là, à l’est de la localité, nous tombons sur les antiques carrières de marbre. C’est ici que l’on extrayait le fameux marbre de Paros, source principale de richesse pour l’île à toutes les périodes de son histoire, renommé pour son apport à l’architecture et, principalement, à la sculpture de l’époque classique.
La principale caractéristique du marbre de Paros est sa pureté et son aspect translucide. Sa quasi-transparence, fait unique en son genre, permet à la lumière de pénétrer jusqu’à une profondeur de 3,5 cm, chiffre à comparer de 2,5 cm pour le fameux marbre italien de Carrare et de 1,5 cm pour le marbre du Pentélique. Des sculpteurs célèbres ont donné forme au marbre de Paros, comme Phidias, Agoracrite, Praxitèle, Scopas. Des chefs d’œuvre de l’antiquité ont été modelés à partir de ce marbre tout blanc : l’Aphrodite de Milo, l’Hermès de Praxitèle, les Corés ou Korai de l’Acropole, la Victoire de Délos, le temple d’Apollon et le Trésor des Siphniens à Delphes, le temple de Zeus à Olympie, le temple d’Apollon à Délos.
L’on estime qu’environ 70% des sculptures issus des régions baignées par la mer Égée sont constituées de marbre de Paros. Il s’appelait « lychnite » car il était extrait depuis des galeries profondes sous la lumière de petites lampes à huile (« oi lychnoi »). L’on a pu conserver jusqu’à nos jours les couloirs, les galeries et les inscriptions taillées par d’antiques artistes. De nos jours, la visite se fait par deux entrées. L’extraction du marbre a commencé déjà à compter de l’époque protoclycadique (3 200 à 2 000 avant J.C.). Les carrières ont cessé d’être en service à la fin du XIXème siècle.